beauté et pouvoir

Enjeux d’une histoire de la beauté

Tout a commencé pour moi avec une coquetterie ordinaire de petite fille et d’un amour de la déesse Aphrodite qui ne s’expliquait pas. Une préoccupation quasi-sacrée qui n’a cessé de m’interroger, de m’émerveiller tout au long de ma vie. Un souci condamnable quand vous faites des études, car trop entaché de préjugés de superficialité. Face à la condamnation, soit on culpabilise, acceptant le jugement, soit on continue. Pas très influençable, j’ai continué jusqu’à créer ce blog, consacré à la déesse et aux questionnements autour de son domaine.

Bien m’en a pris, en vérité, car celui-ci m’a conduit bien plus loin que tout ce que j’aurais pu imaginer, et dans des voies qui ont été tout sauf passagères et de façade. Le fait est que la beauté ne peut être un objet superficiel, mais au contraire essentiel à toute civilisation, la civilisation qui se veut savante, mais aussi celle qui cherche son histoire.

Dans l’Histoire de la Beauté de Georges Vigarello, c’est autant l’histoire de la mode, la conception du féminin au fil des siècles que celle des mentalités et des aliénations, qui nous sont racontées en même temps. Tant il  n’est pas possible de faire l’histoire d’une problématique humaine d’une telle importance sans rejoindre les aspects les plus fondamentaux d’une société.

Lucrèce ne s’y trompait pas, lui qui, en épicurien tenté par une forme d’agnosticisme, avait malgré tout mis Aphrodite au rang de seule divinité dont tout procédait. Dans tout le vivant, en effet, et d’un point de vue initial, la beauté esthétique est signe de santé, quand un aspect repoussant signe carences, usure, maladies, vieillesse – autant de signes distinctifs qui rappellent à qui veut vivre, qu’il faut passer son chemin. Là où les animaux ont également un odorat développé pour les renseigner, l’Homme ne possède presque plus que la vue. La beauté est donc à la base, une question de survie de l’espèce.

Un enjeu qui se voit confirmé dans notre étonnement face aux Vénus du Néolithique qu’on est surpris de voir obèses quand nous n’apprécions plus que la minceur, mais qui manifeste sûrement d’un goût pour les vivantes, celles dont le corps fut assez solide pour survivre et assurer la survie de ses descendants. Car dans les situations de vie très difficiles comme l’était celle des premiers humains, la femme qui vit, survit, porte les enfants, les nourrit et garantit leur santé, c’est celle qui stocke le gras pour en faire des réserves lors des périodes de famines, très courantes et souvent fatales à cette époque.

Le corps idéal garant de la survie s’est ainsi inscrit dans la pierre, débutant du même coup une histoire de l’art dans laquelle l’évolution du corps des femmes surtout – mais aussi des hommes – raconte en creux l’évolution des sociétés, de leurs techniques de survie, de leurs réflexions philosophiques sur la place de l’un et l’autre sexe, la santé, et les techniques d’ornementation, d’art et d’artisanat. Un biais choisi par Umberto Ecco pour ses histoires de la beauté et de la laideur, qui passe par l’histoire de l’art et une véritable érudition pour lire l’histoire occidentale à travers le corps représenté, exposé et conservé comme moyen d’expression de choses signifiantes pour une époque.

Une importance pourtant contestée du point de vue de la civilisation où sciences et techniques sont privilégiées car seules elles permettent à la société d’avancer vers plus de connaissances, de développement, d’espérance de vie, de santé et de bonheur potentiel. Alors, la beauté, dans tout ça ? Et bien, en tant qu’artifice, en se jouant des codes de plus en plus complexes, la beauté construite, élaborée, est d’abord un langage culturelle à fonction sociale très élaborée, où la mise en scène est le moyen que trouvent certaines intelligences pour jouer avec les règles sociales, prendre parfois une place qui ne leur semblait pas destinée et se forger un destin personnel.

C’est l’histoire des grandes maîtresses royales, de la danseuse Théodora devenue reine de l’Empire byzantin, de Ninon de Lenclos, qui passait pour avoir de jeunes amants jusque fort tard, et de toutes les chanteuses et actrices, qui, vieilles encore, étaient toujours sublimées pour leur art et leur maquillage.

Mais l’histoire de la beauté, c’est aussi celle d’une magnifique aliénation et des inégalités sociales entre les hommes – dont on juge de la valeur sur les critères d’intelligence et d’action dans le monde socio-politique – et les femmes, à qui on demande d’abord d’être belles pour accepter de leur concéder, éventuellement, un peu d’intérêt – pourtant toujours minoré socialement, si ce n’est dévoyé pour les plus pauvres et les plus fragiles.

Car au fond, la beauté, sur l’ensemble de l’histoire humaine, c’est une esbroufe : un souci qui permet aux femmes de provoquer le désir, en vue de se faire épouser ou de réussir dans le seul espace qu’on leur a concédé en les sur-occupant à des choses futiles qui ne peuvent nourrir le cerveau de connaissances et de compétences aptes à leur donner une place dans le monde. Et tandis qu’hommes et femmes reçoivent désormais la même éducation, prisonniers de ces représentations culturelles plusieurs fois millénaires, ils n’en reçoivent pour autant ni reconnaissance ni privilèges à égalité.

Alors, une histoire d’inégalités, l’histoire de la beauté ?

Mais oui, tout comme une histoire de survie, de mode, d’art, de mentalités, d’amour, de sexualité, de construction identitaire et une histoire politique.

Tout cela serait-il donc sans importance ? J’ai beau être une femme, j’ai bien conscience qu’un système qu’on a fait perdurer pendant des millénaires ne peut être considéré comme superficiel, à moins de vouloir se leurrer soi-même ou leurrer les autres..

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Exposition Eloge de la Beauté

Dans l’article précédent, vous avez découvert le parfum antique reconstitué que j’étais allée découvrir au musée archéologique d’Athènes. Ce parfum était présenté dans le cadre d’une exposition thématique sur la beauté qui comprenait beaucoup d’objets, mais aussi beaucoup de gens devant les vitrines.

De par mon activité, bien évidemment, j’ai plus été portée à photographier les pixies – boîtes à cosmétiques – et autres flacons de parfum remarquables rencontrés lors de l’exposition, et ce d’autant plus volontiers que je n’attendais qu’une chose : sentir le liquide rose dans le ballon – raison pour laquelle j’étais venue. Cadrer correctement une photo quand il y a beaucoup de gens autour de vous qui s’agite et s’excite, c’est vraiment difficile.

Car la beauté reste un thème universel et teinté de soufre. Dans la salle d’exposition, il y a plus de monde que dans les autres pièces du musée. Alors, oui, on a choisi des pièces d’exception, et par rapport aux flacons existant déjà et étant proposés à l’étage, ici, sont présentés préférablement ceux avec des matériaux remarquables ou des scènes de toilette et d’esthétique – comme des sortes de mises en abîmes, de petits miroirs sur le passé – tel ce petit miroir ouvert sur les genoux de cette minuscule et remarquable Aphrodite.

Aphrodite, c’est elle qu’on est venu voir, et c’est surtout elle qu’on trouve représentée, en petit ou en grand, sur les abalastres, les statues, elle qui domine l’exposition et les commentaires du guide grec, qui, en anglais, raconte que la beauté est ce que tout le monde désire, recherche, et que les femmes cherchent toutes à séduire et c’est normal, etc..Mais bien sûr, il y a des Françaises dans cette expositions qui commentent dans leur langue : »C’est un peu caricatural… »Moi aussi, je suis Française. Mais j’ai créé ce blog et même si j’aimerais qu’elle ait raison…

Ce guide, lui, il est Grec. Comment ça se passe, d’ailleurs, la beauté, en Grèce ?

Les femmes y conservent quelque chose d’ultra-féminin dans la manière d’être sages. Les cheveux y sont toujours longs et détachés, les coupes de cheveux et les coiffures jamais folles, artifices laissés plutôt aux hommes. Globalement, le maquillage y est discret et les bijoux plutôt absents, hormis souvent un piercing de nez pour les plus jeunes, préférablement un anneau. Le sourcil, lui, est bien travaillé – mais c’est devenu une constante un peu partout depuis ces dernières années, sans doute venue des pays arabes.

Parallèlement, on rencontre un autre type de jeunes femmes plus sexuellement agressives, courant dans les Balkans et les pays slaves, chez qui décoloration, maquillage et sur-valorisation annoncent la couleur. A la limite, même, dans cette sur-fémininisation, il y a quelque chose d’un peu viril, du point de vue grec ancien : le côté actif de la féminité. Une féminité sur-jouée, sur-travailée dans un but précis, a forcément quelque chose de prospectif, d’agressif, propre à ce que le Méditérranéen attribue à la virilité.

Alors, ce guide, un peu caricatural ?

Des femmes qui peuvent se permettre un laisser-aller androgyne à la limite physique de la masculinité et qu’on pourrait qualifier d’absence de recherche minimale de beauté, je n’en ai pas rencontré, même pas chez les femmes âgées. Je pense donc que cet homme sait de quoi il parle et que d’une culture à l’autre, nous pouvons prendre certaines choses pour superficielles. Mais si elles n’étaient pas si structurelles, elles ne modèleraient certainement pas silencieusement mais si complètement une société.

Nouvel article Labo de Cléopâtre : Flacons du musée archéologique d’Athènes

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Beauté et enjeux politiques

Par delà les questions de programmes politiques, les campagnes houleuses, les scandales financiers qui agitent les personnalités politiques en cette ère de changement, la beauté – qui pourtant ne fait pas de bruit et sait se faire oublier – s’invite plus que jamais dans les enjeux.

Certes, depuis longtemps déjà, beauté et pouvoir politique sont indissociables, les premiers accessoires destinés à embellir – plumes, bijoux, vêtements ornés, etc – ont d’abord été réservés aux gens de pouvoir qu’ils permettaient de singulariser. En France, Louis XIV avait inscrit dans le train de vie de sa cour, ses costumes, sa façon d’apparaître et de se comporter, une exigence de représentation dans laquelle seule la beauté, l’excellence avaient leur place. Bien sûr, cela existait avant lui, même si cela atteignit des sommets avec ce monarque.

Les grandes maîtresses royales, choisies avant tout pour leur beauté, ont fait les grandes heures de l’histoire de la peinture et ont été les meilleures publicités des souverains de leur vivant, mais aussi bien au-delà. Dans l’oeil du grand public, d’ailleurs, la mémoire des souverains reste bien plus vivement attachée à leurs belles maîtresses qu’aux grands actes et décisions de leur règne. Les émissions de vulgarisation historique de grande écoute ne s’y trompent pas quand elles décident d’insister sur ces femmes qui n’ont eu d’influence avant tout que par leur beauté et leur attrait sexuel sur le souverain. Beaucoup ont été des instruments politiques, comme la Pompadour, instrument du retour en grâce de quelques proches auprès de Louis XV, ou Maria Walewska qui fut la maîtresse de Napoléon Bonaparte avec l’accord de son mari et surtout le devoir de « sauver la Pologne ».

Un peu plus près de nous dans le temps, la beauté de Grace Kelly a permis de donner un rayonnement international à une principauté dont le centre politique tient uniquement sur un rocher : Monaco.

Que les hommes les plus riches et les plus influents épousent les plus belles et s’en fassent un ornement n’étonne personne. Nicolas Sarkozy n’est, par exemple, pas peu fier d’avoir épousé un des mannequins les plus célèbres de sa génération, Carla Bruni, dont la liste des amants fait aujourd’hui le régal des journaux à scandales. Certains témoins assurent cependant que l’obsession de l’ancien chef de l’Etat pour la beauté ne s’arrête pas à celle de son épouse mais s’incarne aussi dans l’angoisse inverse : celle de la laideur de ses concurrents en politique qu’il a tendance à exagérer, tant nécessité de représentation et pouvoir sont indissociablement liés.

Un souci qui atteint son paroxysme en la personne de Donald Trump dont le désir de représentation et de beauté ne craint pas les contradictions – refusant les étrangers mais ayant épousé plusieurs mannequins d’Europe de l’Est, là où les femmes sont réputées être justement les plus belles. Un article de Vanity Fair commente non sans ironie cette contradiction : « S’il s’inquiète autant qu’il le dit de « tous ces gens qui viennent de partout et qui sont des meurtriers et des violeurs et qui envahissent ce pays », il ferait mieux d’envisager de construire un mur autour de son slip. »

Pour autant, ce même article épingle une autre bizarrerie du code américain de l’immigration qui n’a pas attendu Trump pour manquer de partialité dans le choix de ses étrangers : « Une clause bizarre dans le code d’immigration américain permet aux mannequins, dont la moitié n’a pas l’équivalent du bac, de bénéficier d’un visa H-1B, le même que les scientifiques de haut niveau ou les programmateurs informatiques qui eux, doivent produire  leurs diplômes. »

La beauté serait donc un enjeu politique de dimension nationale ?

Voilà bien une réalité qui a choqué bien des commentateurs quand, à l’époque nazie, Leni Riefensthal exhibait dans Olympia, son film sur les JO de 1936, les corps parfaits censés faire de la beauté classique et vigoureuse le corps idéal que le peuple politisé à l’exclusion du reste devait atteindre. Et certes, Donald Trump qui parle de sa femme et de sa fille presque exclusivement pour leurs qualités physiques – n’hésitant pas à dire d’Ivenka que si elle n’avait pas été sa fille, il serait sorti avec elle – nous choque aussi.

Mais il n’est pas besoin d’attendre les partis d’orientation nationaliste  pour constater qu’un état désire toujours que ce soient les plus belles femmes qui représentent le pouvoir et la nation. Et ainsi, après Brigitte Bardot, Catherine Deneuve et Laëtitia Casta, en accédant au statut de Miss Univers, Iris Mittenaere fait rêver d’elle en future Marianne, allégorie de la République Française.

On se demande bien pourquoi…

Nouvel article Labo de Cléopâtre

(Photo à la Une : Olympia de Leni Riefensthal)

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Pouvoir et beauté

La beauté, valeur humaine et sociétale, a la particularité d’être mobile, fluctuante car dépendante du jugement humain, aussi souvent subjectif qu’arbitraire. Avec de telles caractéristiques dépendant plus du hasard que de règles objectives, on pourrait considérer qu’il est impossible de parler de beauté dans une perspective qui se voudrait universelle.

Pourtant, au-delà des règles complexes telles que la psychologie et la culture qui régissent des critères en matière de séduction, beauté et choix du partenaire, il en existe une qui est universelle et qui touche toutes les espèces : les lois de prééminence sociale, qui valent pour toutes les sociétés, de celle des abeilles à celle des singes et passant bien sûr par les sociétés humaines. D’après cette loi, les individus qui ont du pouvoir et du prestige ont également plus de puissance de séduction et d’attraction sexuelle. Un phénomène qu’on aurait tôt fait de confondre avec celui de l’attrait pour la fortune, certainement parce que dans les sociétés humaines, argent et pouvoir semblent se confondre, mais il n’en est rien.

Dans Le principe de Lucifer, son redoutable essai sur la violence comme pilier des sociétés et de la marche de l’histoire, Howard Bloom titre un de ses chapitres : »Mieux vaut être pauvre et avoir du prestige qu’être riche et en disgrâce.« . Dans toutes les sociétés humaines ou animales, c’est la préséance sociale qui compte et qui permet à un individu d’accroître son réseau de relations, sa durée de vie, la diffusion de ses gènes. Les nombreux scandales sexuels éclaboussant les stars et surtout les hommes politiques dont le physique ingrat nous pousse souvent à nous demander ce qu’on a pu leur trouver en témoignent largement. »Le pouvoir exerce une véritable fascination, mot qui vient de « fascinus » et signifie « sexe dressé« , explique dans un article Christophe Deloire, co-auteur du livre Sexus Politicus, ajoutant qu' »il y a de vraies pulsions envers ces figures paternelles, ces hommes tout-puissants. »

Certes, quand on parle de la sexualité débridée d’une star et surtout d’un homme politique commettant un adultère, un crime ou un délit, on braque le projecteur sur l’homme de pouvoir, seul à intéresser la presse, le grand public, sa famille et ses adversaires politiques, qui tous le connaissent. Mais que dirait ces inconnues, femmes anonymes et insignifiantes qui lui ont cédé ? Qu’il est un homme de pouvoir et que c’est une fierté de pouvoir l’inscrire à son tableau de chasse ? Plus probablement, elles lui ont trouvé toutes les qualités, l’ont trouvé beau, séduisant, irrésistible, et ce même si elles se sont leurrées elles-mêmes et qu’elles ont été le jouet de forces et d’illusions plus grandes qu’elles-mêmes et leur rêve de bonheur.

Une illusion qui n’est pas proprement féminine. Dans les Trois mousquetaires, Alexandre Dumas décrit ainsi Anne d’Autriche, reine de France et mère de Louis XIV : »..elle se trouvait dans tout l’éclat de sa beauté. Sa démarche était celle d’une reine ou d’une déesse; ses yeux, qui jetaient des reflets d’émeraude, étaient parfaitement beaux, et tout à la fois pleins de douceur et de majesté. (…) Sa peau était citée pour sa douceur et son velouté, sa main et ses bras étaient d’une beauté surprenante, et tous les poètes du temps les chantaient comme incomparables. Enfin, ses cheveux (…)encadraient admirablement son visage, auquel le censeur le plus rigide n’eût pu souhaiter qu’un peu moins de rouge, et le statuaire le plus exigeant qu’un peu plus de finesse dans le nez. »

La description d’Anne d’Autriche s’avère bien moins idéalisée quand c’est une aristocrate – contemporaine de la reine et dont la description a servi de modèle à celle de Dumas, madame de Mottevile – qui la fait. Certes, elle lui trouve de la beauté, mais son nez est clairement décrit comme gros et son teint, qu’elle néglige, ne l’embellit pas. Malgré cela, elle lui reconnaît des qualités, mais pas au point de la comparer à une déesse; peut-être parce qu’en plus d’être une femme, comme la reine de France, il y a moins de distance sociale entre elle et sa contemporaine qu’entre l’écrivain roturier du XIX ème et la souveraine du XVII ème.

D’ailleurs, la bourgeoise madame Bonacieux ne peut soutenir la comparaison : « C’était une charmante femme de 25 à 26 ans, brune avec des yeux bleus, ayant un nez légèrement retroussé, des dents admirables, un teint marbré de rose et d’opale. Là cependant s’arrêtaient les signes qui pouvaient la faire confondre avec une grande dame. Les mains étaient blanches, mais sans finesse; les pieds n’annonçaient pas la femme de qualité. Heureusement, d’Artagnan n’en était pas encore à se préoccuper de ces détails. »

Car qui aurait l’idée d’aimer une insignifiante lingère plutôt qu’une aristocrate ou une femme de pouvoir? Pas d’Artagnan, séduit plus tard par Milady, aventurière et dangereuse femme de main de Richelieu. Qu’on se rassure ! Notre héros aimera de nouveau madame Bonacieux une fois que la mort, peu soucieuse de préséance sociale, se sera chargée de l’anoblir…

Labo de Cléopâtre : Le khôl de Cléopâtre

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